Dès 1914, les industries européennes, et donc françaises, se penchent vers l’aviation. Même si les premiers avions ne sont pas les plus performants, ils servent d’abord au repérage. Plusieurs noms sortent du lot durant cette période d’innovation.
Le groupe Michelin en est un très bon exemple :
D’abord sous un autre nom, l’entreprise produisait dès 1832 des articles en caoutchouc. C’est Edouard Michelin (1859-1940) qui, en récupérant l’entreprise en 1889, lui donne le nom de Michelin et Cie puis la spécialise dans la production de pneumatique. En elle-même la société ne s’occupe donc pas de l’aviation, ni de toute autre chose liée à la guerre. Pourtant, Michelin a bien produit des avions dans ses usines lors de la guerre, ainsi que des masques à gaz, des toiles de tente ou encore des balles. Il a ainsi été possible de voir des avions Breguet sortir des usines de l’entreprise. Ces avions, originellement construits par Breguet Aviation, ont été beaucoup demandés et Louis Breguet, fondateur de Breguet Aviation, ne pouvait subvenir aux demandes avec ses faibles effectifs.
Grâce à son importante participation, avec toutes ses usines, et ses nombreuses actions économiques durant le conflit, le groupe Michelin s’est vite démarqué et l’entreprise s’est établie un véritable « Trésor de guerre » comme l’a dit l’historienne Anne Moulin.
Pendant ce temps, Breguet Aviation a aussi pu profité de cet essor de la guerre pour poursuivre ses activités, mais pas autant que Michelin puisqu’ils se sont faits racheter par un autre groupe industriel français en 1971. Et ce groupe, qui aujourd’hui est peut-être le groupe français le plus connu au monde dans l’aviation, n’est d’autre que Dassault.
Le groupe Dassault, un autre exemple :
Marcel Bloch (1892-1986), qui changera de nom pour Marcel Dassault par faute de pression antisémitique, est ingénieur dans l’aéronautique. À partir de 1917, avec son ami Henri Potez, ils développent une nouvelle hélice d’avion, l’Éclair, puis se penchent sur la création d’un avion. Ils fondent la SEA (Société des Études en Aéronautiques), et créent différents prototypes. C’est seulement leur quatrième qui porte ses fruits grâce aux nouveaux moteurs qui viennent d’être produits à l’époque. Malheureusement pour eux, et heureusement pour d’autres, le premier avion de leur production de série sort le 11 novembre 1918, jour de l’armistice. Même si l’État en commande un millier, la production est abandonnée et Marcel Dassault se lance dans l’immobilier.
Mais avec la création du ministère de l’Air en France en 1928, Dassault se rappelle son projet initial et crée en 1929 le groupe industriel à son nom. Rapidement, son entreprise grossit et il rachète d’autres groupes petit à petit.
C’est donc bien avec l’essor de l’aviation et la passion de Marcel Dassault pour l’aéronautique que Dassault Aviation est devenu le grand groupe industriel français qu’il est aujourd’hui.
Enfin, Safran en dernier exemple :
Dès 1914, Safran, un autre groupe industriel français, se lance dans la production des moteurs d’avion. Le groupe a poursuivi ses activités dans l’aéronautique et est aujourd’hui influent. Il annexe et intègre, comme Dassault, d’autres entreprises dans le monde. Et ses moteurs sont d’ailleurs utilisés par les avions Dassault Rafale et Dassault Mirage 2000.