La représentation de l’Univers par les croyances

La Préhistoire

L’être humain s’apparente à l’espèce homo sapiens sapiens, apparu il y a environ 200 000 années. C’est donc là que commence l’histoire de l’humanité. Il ne nous reste que peu de traces des croyances et nous ne savons pas si les hommes préhistoriques aveint des mythes. On sait qu’ils croyaient en un grand tout abstrait, qui a séparé les éléments les uns des autres pour former la vie. Ce grand tout, cet esprit, est présent dans chaque élément de la Nature ; chaque pierre, flaque, animal est habité d’un esprit. Les humains vivent en symbiose avec cette nature, qui est à la fois nourricière et protectrice, et lui est d’ailleurs redevable. On note que nous ancêtres avaient pris conscience de certains concepts abstraits, comme la vie et la mort. On a en effet retrouvé des tombes datant de la Préhistoire. Les archéologues essaient d’interpréter les fresques, comme celle de notre Lascaux national, afin de savoir si elles représentent simplement un rituel chamanique pour la chasse, ou si elles ont une dimension plus spirituelle. Quoiqu’il en soit, il y a 100 00 ans, nos ancêtres avaient déjà une conscience de leur place particulière du monde qui les entourait. C’est avec la sédentarisation de l’Homme et la fondation des premières civilisations, notamment dans le Croissant fertile vers que l’humanité se pose réellement des questions sur sa place dans le monde et le rôle qu’elle a à y jouer.Le développement de l’agriculture et de l’élevage permet en effet aux sociétés de se construire, et de consacrer plus de temps à la pensée. Il ressent en effet des besoins spirituels, intellectuels et se pose des questions existentielles. C’est là que les mythes naissent, pour répondre à ces questions, mais aussi expliquer les éléments naturels, comme la foudre, la pluie ou le feu qu’une pensée rationnelle ou scientifique ne pouvait pas expliquer. Les civilisations assyrienne et égyptiennes (IIIème millénaire avant J.-C.) relatent une mythologie très riches, et, associées à leurs connaissances astrologiques, ont su établir un lien entre le ciel et ces croyances. Ces mythes présentent une trame semblable. Le monde émerge du néant grâce à des puissances supérieurs, puis les dieux secondaires semblables aux humains naissent, et créent l’Homme. Il est modelé à partir de terre ou d’argile, par une volonté extérieure à la sienne qui le créé à son image : celle d’un dieu. Cette volonté fait de l’Homme l’égal des dieux, sauf pour la mortalité, et justifie ainsi sa supériorité sur la nature. L’Homme ne vit donc plus en symbiose avec elle mais la domine. Puisqu’il pense, qu’il créé, qu’il façonne, alors il a été façonné, pensé et créé.

L'Antiquité

Une fois la place de l’Homme dans la nature définie, il a fallut l’englober dans un ensemble plus grand, qui comprend non seulement la Terre et les Hommes, mais aussi l’espace au-dessus de celui-ci : le ciel. C’est la civilisation grecque qui en pose les bases. Elle définit le « cosmos », le monde, en grec ancien. Celui-ci désigne l’harmonie du monde fini et sa beauté. Tout comme les civilisations qui la précède, la civilisation hellénique est très riches en mythes, tous plus connus les uns que les autres. Ces mythes prennent également une dimension astronomique : les grecs associent les astres à ces mythes. Ils donnent les noms des dieux aux planètes du système solaire (que l’on connaît sous leurs noms romains), et leur apparition dans le ciel devient un message des dieux. Par exemple, Mars est signe de mauvais présage alors que Jupiter est signe de chance. C’est l’astrologie. Ils cartographient également le ciel à partir de mythes, et forment les constellations. C’est le cas de la Grande et Petite Ourse, proviennent du mythe de Callisto. Zeus est amoureux de cette nymphe, ce qui provoque la jalousie d’Héra. Pour que son divin mari arrête de la tromper, elle métamorphose Callisto en Ourse. Callisto, adepte d’Artémis, déesse de la virginité, est ensuite tuée par cette déesse, qui lui reproche de s’être laissé séduire trop facilement. Zeus prendra finalement pitié d’elle, et l’envoya dans le ciel sous forme d’étoile, où elle accouche de son fils qu’elle a eu de Zeus, la Petite Ourse. Ce mythe nous apprend que les Grecs voient dans le ciel et l’univers l’éternité, inaccessible au commun des mortels. Nous avons d’ailleurs gardé ces appellations. Mais les Grecs ne sont pas seulement d’excellents astronomes et astrologues. Ils sont en effet les précurseurs de la philosophie. Les nombreux philosophes grecs, qui mêlent pour certains mythes, science et pensée, cherchent les réponses à des questions très complexes pour l’humanité, notamment sa place et son devenir dans l’univers. Mais prenons des exemples fameux des théories des philosophes grecs, les Anciens. Héraclite considère que l’univers est en perpétuel mouvement, ce qui sera d’ailleurs confirmé par la physique quelques siècles plus tard. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » : faut-il alors qu’une chose dure éternellement pour qu’elle existe ? Il pense qu’aucune chose ne reste identique à elle-même. Pourtant, l’identité toujours différente, se maintient à travers cette suppression perpétuelle d’une même identité. Aristote pense également que toute chose dans le monde est en mouvement. Mais lui cherche à connaître la source de mouvement perpétuel. Quelle est la source de ce mouvement ? Quelle est la source de la source de ce mouvement ? Quelle est la source de la source de la source de ce mouvement ? Ect, ect… Il pense que que cette chaîne n’est pas infinie, et qu’au bout il y a un dieu, qui a engendré ce premier mouvement. Mais ce dieu n’est ni semblable à ceux du panthéon grecque, ni à celui des monothéistes. Il n’a en effet aucun pouvoir créateur, pas de moral mais est plutôt une pensée, un acte pur. Aristote va également plus loin dans sa conception de l’univers, auquel il associe les astres, et aboutit à cette théorie. Le monde est divisé en deux parties : le monde sublunaire, qui comprend la Terre et s’étend jusqu’à la limite tracée par l’orbite de la Lune. Ce monde est imparfait : il est soumis au temps, donc çà la vieillesse, qui entraîne la corruption et la décadence. A l’inverse, l’espace compris au-delà, le monde supralunaire, est parfait ; il n’est pas soumis au temps, donc à ses dégâts. enfin, Platon réunit ces deux théories : il sépare radicalement deux réalités. Un monde sensible, où tout est fuyant, changeant. Il est évanescent, comme un reflet dans un miroir ou dans l’eau.L’autre monde lui est supérieur. Il échappe au temps, au mouvement et est fait de formes stables, comme le cercle, concept mathématique, qui , contrairement au rond, forme physique naturelle qui s’estompe, s’inscrit dans l‘éternité. L’idée est donc au-dessus de la forme, de la chose et détermine la pensée, et non l’inverse. C’est donc parce que l’Idée existe que nous pensons, et non l’inverse. Mais arrêtons-là les tergiversions des Anciens et récapitulons. C’est grâce à la pensée que l’Homme prend conscience de son existence et peut se questionner sur sa place dans ce dernier. De ce fait, il a développé des croyances et des mythes qui permettent d’expliquer des phénomènes naturels, mais aussi les origines et les raisons de sa création, et donc sa place dans l’univers. Certains ont choisi d’expliquer l’univers en se basant sur une pensée rationnelle, qui englobe les mythes ou non.

Le cas spécial du christianisme

Nous avons volontairement omis la pensée judéo-chrétienne. D’abord pour une raison chronologique, l’expansion du christianisme en Europe correspondant à la christianisation de l’empire romain au IVème siècle. Ensuite et surtout parce que cette religion avance que l’Homme existe grâce à un seul créateur auquel il est semblable en tous point, qui l’a désigné comme maître du monde qu’il a pourtant créé. De plus, comme le précise le Premier livre de la Genèse, avant la création du monde, ni le néant ni le temps n’existaient. Dieu, ou plutôt le Verbe, la parole (donc la connaissance, si vous avez suivi^;)) a toujours existé et existera toujours. En créant l’univers, il a créé le temps et l’espace, et en le détruisant, il le supprimera. Contrairement aux dieux grecs, Dieu parle aux hommes et les hommes parlent avec lui. S’il envoie son incarnation Jésus Christ, c’est pour communiquer avec l’humanité, pour la rendre meilleure, et non pour manifester sa puissance. Dieu se soucie de sa création, et envoie d’ailleurs son fils pour la sauver du péché et permettre sa rédemption. C’est l’amour d’un dieu pour sa création qui apparaît donc avec le christianisme, alors que jusque là, les dieux inspiraient la peur aux hommes. Finissons en disant que la chrétienté apporte une nouvelle dimension spirituelle et un nouveau sens à la vie humaine. Ainsi, un chrétien doit consacrer sa vie aux autres pour faire le bien, alors que les grecs ou les romains prônent plutôt une réussite sociale, avec une vie réglée selon les principes du stoïcisme, de la dignité. S’il réussit, il gagne le Paradis, notion également nouvelle, et s’il échoue, c’est à dire que si sa vie est vouée au péché, il va en Enfer. On associe traditionnellement le Paradis au ciel, qui conserve une dimension divine, puis qu’inaccessible, et l’Enfer à la Terre, réceptacle du péché humain. Jusque là, toutes les religions et les croyances de l’humanité la pousse à se placer au centre de l’univers, étant la création de puissances qui le dirigent. Mais jusque là, la science n’avait pas vraiment eu son mot à dire, l’Église imposant son mode de pensée.