Essor des industries

De grands changements industriels commencent grâce au conflit

SECTEURS

Défense et sécurité

Armement


Dassault

Ce groupe apparaît en pleine guerre. En effet, l’ingénieur Marcel Bloch, futur Marcel Dassault, doit répondre à sa première commande en 1916 : fabriquer une cinquantaine d’hélices d’avion d’un nouveau modèle, baptisées Éclair, pour équiper les biplans de l’armée de l’air.

Renault

Louis Renault dirige la mobilisation des industriels en région parisienne. Une occasion inespérée alors que la marque connaît de sérieuses difficultés avant la guerre.

Citroën

Avant même de fabriquer des voiture, Citroën se lance dans des usines d’armements. En effet, elle fabrique des obus pour la première guerre mondiale et aura ainsi livré plus de 24 millions d’obus à la fin du conflit.

Peugeot

Tout comme Citroën, l’usine sidérurgique des frères Peugeot assemble des obus mais également des moteurs d’avions avant même de fabriquer leur première voiture.

Schneider et Cie

Dès la fin de 1914, l'armée française recherche un moyen nouveau de contrer les mitrailleuses et les réseaux de barbelés de la guerre de tranchées. Il ne peut s'agir que d'un véhicule blindé et armé capable de déplacements sur un terrain défoncé par les pilonnages d'artillerie. En janvier 1915, la société Schneider et Cie s'engage dans la conception d'un nouvel engin militaire répondant à ce besoin, inspiré des tracteurs agricoles chenillés, de fabrication américaine Holt Caterpillar, utilisés pour les besoins de l'artillerie.

Michelin

Michelin, fournit pneumatiques, masques à gaz, toiles de tente ou avions de combat Bréguet.


ARMES : Une guerre sanglante et meurtrière Des nouvelles armes voient le jour avec cette guerre d’un nouveau genre, une guerre de position (une guerre de tranchée) Les industries développent aussi les armes pour qu’elle puisse être plus efficace. Elles sont grandement sollicitées à cause du manque de moyens sur le champ de bataille. C’est une opportunité pour ces industries qui se reconvertissent selon les besoins, et augmentent leur production en même temps que leur chiffre d’affaire.

Les mitrailleuses ou fusils mitrailleurs :Armes automatiques qui tirent en rafale avec une portée supérieur à celle d’un fusil. Cette arme est dévastatrice, elle fait de nombreuses victimes lorsque les adversaires traversent le no man’s land (une zone qui sépare les deux tranchées ennemis.

Les fusils : Ils se développent, créant de nouveaux modèles pour qu’ils soient plus facile d’utilisation pour la guerre « moderne ». Elles sont même transformées en baïonnette. C’est un fusil avec une autre arme au bout comme un couteau. Il a donc une double fonctionnalité : Le combat à distance et le corps à corps

Les armes chimiques : Les gaz et les lances flammes causant de graves blessures ou de graves conséquences sur la santé. Ces armes ont été utilisé en premier par les Allemands. Elles ont poussé les adversaires à créer des masques à gaz pour se protéger. Pour les lances flammes c’était beaucoup plus difficile de les éviter.

Vehicules aeriens : L’armée de terre ne suffit pas, les industries ont besoins de créer des armes pour l’armée de l’air : Bombardiers, avions de chasse, ...

Les chars : Un véhicule armé et blindé possédant une mitraillette, cependant cet engin de guerre etait tres difficile à manier. Le but était d’avancer sur le terrain ennemi tout en restant protégé.


Scandale

Un capitalisme d’intérêt général ?

Les entreprises qui se sont mobilisées lors de la première Guerre Mondiale sont, aujourd’hui devenues de grandes multinationales, et se vantent de leur contribution à la victoire finale.  « À l’instar de très nombreux industriels, l’entreprise accentue son activité en faveur de l’effort de guerre national »,explique Schneider, s’assurant être  « l’un des grands acteurs de la victoire ». En résumé, Schneider attribue le mérite de la victoire de la première guerre mondiale aux entreprises ayant contribué à la défense nationale et à l’économie de guerre.

Tout comme Renault :  « Pendant la première guerre mondiale, l’entreprise fabrique camions, brancards, ambulances, obus, et même les fameux chars FT17 qui apportent une contribution décisive à la victoire finale » . Comme l’entreprise Schneider et Cie, Renault s’attribue les mérites de la guerre mais de plus, elle explique que la victoire est plus dû à eux qu’aux soldats présent au front .

Toutes ces entreprises expriment leur effort de guerre, et le fait que c’est grâce à eux que les soldats ont pu mener leur combat à bien, c’est à dire jusqu’à la victoire.

CRITIQUE

Malgrè le progrès fulgurant de toutes ces
entreprises, elles sont grandement critiquées.

À l’époque, ces élites économiques « se proclament mobilisées, non dans les tranchées, bien sûr, dont on laisse l’honneur aux glorieux héros, mais depuis le fauteuil de la direction de l’usine, d’un conseil d’administration ou encore d’une chambre consulaire », écrit l’historien François Bouloc, dans sa thèse sur « Les profiteurs de la Grande Guerre » .

« Sollicités serait peut-être un terme plus approprié pour qualifier le type d’implication attendu de la part des industriels produisant pour la défense nationale. C’est en effet avec beaucoup de prévenance que l’État a recours à l’appareil productif privé, n’usant que marginalement du droit de réquisition prévu par la loi, concédant de larges avances pour permettre les immobilisations de capital nécessaires à l’adaptation ou à la création des outils de production. Certes, un contrôle de plus en plus étroit s’installe progressivement, en amont et en aval de la production, mais sans obérer les importants profits de guerre, réalisés grâce à la combinaison d’une forte demande et des hauts prix consentis »

Des bénéfices en hausse

Le chiffre d’affaires de Renault a ainsi été multiplié par quatre entre 1914 et 1918, passant de 53,9 millions de francs en 1914 à 249 millions de francs en 1919

Michelin négocie la hausse de ses prix, prétextant un rupture de stocks de caoutchouc.

L’administration fiscale aura du mal à obtenir les documents des entreprises. « La société Michelin ne cessa pas pendant la guerre d’entourer ses résultats comptables du plus grand secret », illustre ainsi Anne Moulin, dans une étude sur l’industrie pneumatique à Clermont-Ferrand. « À la fin de la guerre, avec les réserves et les provisions diverses dont il disposait, ainsi que grâce aux bénéfices des filiales étrangères, Édouard Michelin avait donc à sa disposition un « trésor de guerre » lui laissant une marge de manœuvre considérable », décrit l’historienne, s’appuyant notamment sur le rapport du député radical-socialiste Paul Laffont, rédigé en 1918. 

L’entreprise d’André Citroën réalise de son côté une marge bénéficiaire de l’ordre de 40 %  De même que Schneider : « Les bénéfices bruts déclarés de Schneider et Cie atteignent un maximum de 40% à la fin et au lendemain de la guerre et permettent de répartir pour les trois exercices de 1918 à 1920 des dividendes représentant le tiers du capital nominal », pointe l’historien Claude Beaud, spécialiste de la multinationale. Après la guerre : avec l’armistice, le groupe acquiert aussi des actifs en Allemagne et dans l’ancien empire austro-hongrois, notamment les établissements Škoda en République tchèque.

À l’époque, ces importants profits font débats et mécontentements. 

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels », lance Anatole France , le 18 juillet 1922, dans une lettre publiée dans L’Humanité, le quotidien fondé par Jaurès.

Dès les premiers mois de guerre, les polémiques surgissent. Les accusations contre les « profiteurs » de l’arrière se propagent sur le front.

De plus, les commandes sont livrées en retard, le matériel est défectueux, les usines sidérurgiques n’étaient pas préparées à fabriquer des armes, et à un tel rendement. Des obus de 75 sont facturés 14 francs au lieu de 10 francs.

En juillet 1916, une loi établit une contribution sur les bénéfices exceptionnels réalisés pendant la guerre.

La contribution sur les profits de guerre de 1916 suscitera l’opposition des industriels.

« Qu’on parle d’imposer les gains amassés sur les fournitures de guerre et aussitôt, ce prodige qu’est le capitalisme désintéressé s’évanouit, laissant le devant de la scène à la rationalité ordinaire, celle du meilleur écart entre le bénéfice net et le chiffre d’affaires. (…) La comptabilité en partie double prévaut alors, et elle ne comporte en général pas de rubrique « intérêt de la patrie ». La guerre se présente alors pour ce qu’elle est aux yeux des industriels : une conjoncture économique riche de potentialités », commente François Bouloc.