Pendant près de 4000 ans, sur les collines du compté de Wiltshire, un amoncellement de pierre nommé Stonehenge a dormi sans être importuné par les hommes. Ce bien curieux emplacement est un ensemble composé de quatre cercles concentriques, dont le diamètre total excède les 100 mètres. Un remblai l’entoure, autour duquel court un fossé peu profond. A l’intérieur des cercles sont entassées des pierres monumentales, hautes d’une dizaine de mètres, tachetées de lichens. Quelques-unes sont posées a l’horizontale, au-dessus des pierres levées ; d’autres sont debout ou tombées.
Les voyageurs qui aperçoivent Stonehenge pour la première fois sont souvent déçus. Ils imaginaient souvent l’emplacement plus grandiose, les pierres plus grandes et les cercles plus vaste. Mais généralement, dès qu’ils sont entrés dans le dédale des cercles, ils sont saisis par la magie de ce monument primitif, c’est sans doute le plus fameux du monde après les pyramide d’Égypte.
En 1901, le directeur de l’observatoire de Kensington, Sir Norman Lockyer, prit soigneusement des mesure sur l’emplacement des ces pierre. Il était convaincu que Stonehenge avait été édifié par des druides adorateurs du soleil et il a calculé à quel endroit se levait notre astre à l’époque de la construction du site : c’était tout juste dans l’axe de la pierre-Guidon. Ce monument, même si n’etait pas fait à la gloire du soleil, servait donc à mesurer le temps. Compte tenu des variations périodiques amenées par le mouvement de la Terre (tous les 4000 ans), Sir Norman Lockyer estimait ce monument comme datant de 1900 à 1500 ans avant Jésus-Christ.
A son tour, près de 50 ans plus tard, Libby, l’inventeur du carbone 14, analysa un échantillon de carbone prélevé dans un des trous du monument : il indiqua 1848 avant Jésus-Christ. Probablement que les premiers fermiers néolithiques se servaient des indications fournies par ce calendrier pour déterminer la bonne saison pour semer et récolter. Il ne suffisait que de fixer le couchant du solstice d’hiver pour être renseigné sur la saison.
C’est en 1964 qu’un astronome américain releva avec soin les coordonnées de plus de 200 repères : pierres, trous, fentes, et fit calculer à la machine toutes les directions déterminées par ces repères par pris deux a deux.
Dix de ces directions correspondait à des azimuts solaires , 14 à des azimuts lunaires, et 24 alignements précis indiquait que le soleil se levait exactement au-dessus de la pierre-guidon, au solstice d’été, le 21 juin. De plus, les directions étaient radiales, partant du centre de l’ensemble. C’était maintenant certains, Stonehenge était un observatoire !
Mais l’astronome n’en avait pas fini avec le monument. Il tint alors le raisonnement suivant : si des marqueurs en pierre ou en bois sont placés dans certains trous et déplacés d’un trou par an, l’arrivée d’un marqueur donné indique qu’une éclipse peut être déterminée par l’alignement d’un marqueur et d’un trilithon. Stonehenge n’était donc pas qu’un observatoire, mais aussi un calculateur graphique.